L'essor urbain est concomitant avec « la grande accélération » de la consommation des ressources à l'échelle planétaire. Nous pouvons nous interroger sur la parenté de ces phénomènes pour tenter de nous forger une opinion sur le devenir des villes : les conditions nécessaires au maintien de la formidable prééminence urbaine seront-elles garanties au cours des décennies à venir ? Les mégalopoles multimillionnaires capables de gérer durablement les ressources représentent-elles un avenir plausible ? «J'aurais tendance à penser que c'est l'exode rural vers les centres urbains denses et décarbonés qui constitue aujourd'hui la vraie révolution écologique. » Cette allocution récente de l'écrivain Aurélien Bellanger sur France Culture illustre une idée largement répandue au sein de la sphère politique et médiatique : les grandes villes permettraient la rationalisation de l'usage des ressources (logements collectifs) et la mutualisation des services (mobilité, équipements publics). Ainsi, la concentration de la population au sein des villes constituerait le mode d'organisation du territoire écologiquement le plus soutenable.