L'exploitation pétrolière et gazière dans le Grand Nord et dans l'Arctique s'accélère. Or, une recherche menée en Russie a estimé la quantité de GES produite par un puits en fonction, lorsque la chaleur dégagée par ce puits fait fondre le pergélisol à proximité et contribue à la libération du méthane prisonnier du sol. Les scientifiques ont modélisé le dégel autour d'un puits qui opère sur la péninsule de Yamal, mais des processus similaires peuvent se produire ailleurs et avec d'autres types de puits de pétrole et de gaz, car par définition, les hydrocarbures qui remontent des profondeurs transportent de la chaleur: tous les 100 mètres de profondeur, c'est environ plus trois degrés Celsius. Avec un forage extrêmement profond, le pétrole peut atteindre 100 degrés ou plus. Les gisements de pétrole et de gaz dans la région arctique se trouvent sous une couche de pergélisol de 100 à 500 mètres d'épaisseur. Lorsque des hydrocarbures relativement chauds montent le long du puits foré, cela provoque le dégel du pergélisol environnant, si le puits n'est pas isolé. Cette fonte peut mettre en péril la structure du puits lui-même et les installations en surface, expliquent les chercheurs. La recherche montre que l'exploitation d'un puits de gaz naturel pendant 30 ans peut faire fondre le pergélisol environnant dans un rayon de 10 mètres autour du puits, et sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur, libérant jusqu'à 500 000 mètres cubes de méthane dans l'atmosphère. La prédiction correcte des halos de dégel est extrêmement importante pour prévenir l'affaissement critique du sol, qui, à son tour, s'accompagne de risques d'arrosage et de perturbation de la stabilité du puits de forage, qui sont associés à des coûts économiques importants.